Ce sont ces préparations qui permettent le plus souvent les réalisations futures. Elles sont importantes. Heureux les enfants qui les reçoivent de leurs parents attentifs à leur éveil dans la foi.
Marie a reçu d’Anne et de Joachim le meilleur d’eux-mêmes. Nous lisons dans certaines vies de Marie leur présence assidue auprès de leur fille, et ensuite les soins apportés à L'enfant Jésus avec l'aide matérielle qu'ils n'ont cessé d'offrir à la Sainte Famille.
C’est dire que le choix du Père en choisissant Marie a été aussi le choix de la famille, des parents Anne et Joachim qui semble-t-il connaissaient une certaine aisance matérielle. Joachim, nous dit un apocryphe, élevait un troupeau important en ayant soin d'en offrir chaque année une part au Temple de Jérusalem.
L’Annonciation a d'abord ce côté humain où la prière fait partie de la vie de tous les jours, où l'homme devient prière en priant le Dieu de sa vie.
Les exégètes s'accordent pour dire que L'Annonciation qui fait de Marie la Sainte Mère de Dieu est le privilège fondamental duquel découle tout le reste.
Saint Luc nous rapporte que c’est par l'action du Saint-Esprit que se réalise L’Incarnation du Fils de Dieu avec le consentement de Marie.
À ce moment-là, le Saint-Esprit prend l’être total de Marie d'une façon nouvelle. La tradition dira que Marie devient alors L'Épouse du Saint-Esprit. Toute Sainte, elle devient la Sainte Mère de Dieu par cet ombrement du Saint-Esprit
Le mystère de la transformation qu'apporte le Saint-Esprit respecte en même temps l'humanité de Marie qui reste une femme. On le voit au moment de l'épisode de la recherche de Jésus qui est resté dans le Temple pendant trois jours, alors que Marie et Joseph ne cessent de le chercher sans le trouver. Marie ne peut s'empêcher de dire l'angoisse qu'elle a vécue en le cherchant vainement.
Cet épisode est important et peut même nous étonner. On pourrait penser que Marie élevée à un aussi haut degré de sainteté, devrait réaliser ce que les Pères appelleront l'impassibilité, c'est- à-dire d'une certaine façon, le fait de pouvoir surmonter toute espèce de sentiment d'inquiétude. Il n'en est rien : Marie nous dit qu'elle ne cesse de souffrir comme tout le monde, qu'elle sait compatir aux souffrances des autres et en particulier de son propre Fils en Croix quand un glaive de douleur vient lui percer l’âme.
Sa prière colle à son humanité, elle lui donne la sensibilité aux événements : c'est le cas des noces de Cana, où elle sait discerner la gêne des époux qui ne peuvent plus offrir de vin aux invités.
L'Annonciation a pour effet l’Incarnation par laquelle Dieu se fait humain. C'est la preuve la plus éclatante de ce qu'est la prière : une attitude de présence du tout de Dieu à nous-mêmes.
La prière est vie et en même temps chemin de vie, et nous avons à vivre sans cesse ce genre de vie de prière. Nous devons le demander comme les apôtres l’ont demandé à Jésus : « apprends-nous à prier », un chemin de prière est une route qui passe par des étapes.
Nous devons aussi persévérer dans les efforts que nous faisons. Le monde va le plus souvent à contre-courant de ce qu'implique une vie de prière, avec sa simplicité de vie, son ascèse qui consacre du temps précieux pour le vivre dans la présence de Dieu.
Nous devons encore vivre une fidélité qui ne cherche pas l'émotion, le sensationnel, mais qui désire ce que Dieu donne et sans plus. Une fidélité fondée sur la foi simple.
Marie après l'Annonciation porte en elle son Dieu dont elle est le Tabernacle, l'Arche le d’Alliance. En la contemplant nous comprenons ce qu'est le mystère de Dieu dans le cœur de l'homme, ce que nous devons vivre d'union à Dieu, dans la simplicité du quotidien avec toute sa grandeur aussi.
Nous aussi nous portons la présence sacrée, et chaque Eucharistie renouvelle en nous la conscience que nous avons du grand mystère du don de Présence que Dieu nous fait de Lui-même.